Twouiteure : les effets du microblogging sur l’écriture

Maintenant un smartphone entouré d'icônes de réseaux sociaux.

140 caractères, c’est court. À peine plus long qu’un titre, quasiment l’équivalent d’un chapô. Sur Twitter, le langage texto est rare – en tout cas chez ceux que je “follow” – mais la forme est spéciale. Avec Twitter et assimilés, l’écriture me semble plus spontanée (logique) mais aussi moins qualitative. Et les fautes y sont encore plus visibles que dans un billet de blog classique. Vous avez remarqué ?

Twitter et la mort de l’écriture

J’ai l’habitude (bonne ou mauvaise peu importe) de stopper sur les erreurs, dans les dizaines de posts que je lis chaque jour. Je me dis “tiens, une faute”, mais c’est mon cerveau de concepteur-rédacteur qui fait mécaniquement son travail. Et puis j’ai peu à peu commencé à banaliser la mauvaise orthographe et les conjugaisons foireuses. C’est là que ça devient grave.

Parce que je n’ai jamais autant bloqué sur ma propre écriture. Plus je lis des posts de mauvaise qualité, plus je suis en doute face à des mots ou des tournures que je maîtrisais sans faille, il y a 1 ou 2 ans. Sérieusement. Je ressors de plus en plus souvent mon dico quand on me pose une question sur la langue ou quand je rédige une bodycopy.

Le phénomène accentué

Twitter n’arrange pas les choses. Entre l’inattention amplifiée par l’écran et l’instantanéité maximale de publication, ce n’est presque plus de l’écriture. C’est approximatif. En twittant régulièrement et en acceptant machinalement des contenus mal rédigés, je crois que le rédacteur fait face à un dilemme : gagner en spontanéité, assouplir son écriture – et en contrepartie, mettre en danger ses propres compétences rédactionnelles.

Si je suis encore sur Twitter et que j’y suis plutôt actif, c’est parce que j’apprécie la qualité des tweets des personnes que je suis, je précise. Aucun doute. Mais Twitter reste un vivier de fautes de français.

J’aimerais avoir votre avis là-dessus, sur la façon dont le microblogging et les autres interfaces de publication online modifient notre manière d’écrire. Et au passage, je comprends tout à fait que des “non rédacteurs” fassent des fautes. C’est naturel. Mais d’après vous, quel effet cela peut-il avoir sur notre façon d’acquérir et d’utiliser le français ? Les formats de publication sont-ils amenés à se réduire comme peau de chagrin, et l’écriture online à se simplifier à l’extrême ?

Des retours de rédacteurs sont bien sûr les bienvenus.

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