C’est une lourde mission qui peut tomber sur toute personne travaillant sur un projet de communication : concevoir une charte éditoriale. La charte éditoriale, à ne pas confondre avec la ligne éditoriale, recense un ensemble de règles dont l’objectif est d’assurer un contenu homogène et qualitatif, pour tout support produisant et diffusant de l’information. La tâche est donc ardue, par son aspect stratégique et complet. Puisque je suis moi-même assigné à ce genre de projet, autant partager avec vous les fondamentaux de la charte éditoriale. C’est parti.
D’abord, pourquoi a-t-on besoin d’une charte éditoriale ?
C’est simple : imaginez que 10 rédacteurs / contributeurs publient sur un site, et qu’il n’existe aucune règle pour fédérer tout ça. Aucun doute, le support, magazine ou site web, a toutes les chances de devenir un vrai champ de bataille éditorial. Le désordre complet, structurel, stylistique, sémantique, et j’en passe. Chacun publiant à sa sauce. Vous voyez le souci ?
La charte éditoriale, comme la copy strategy pour la stratégie de communication d’un annonceur, sert à baliser la publication en fonction de différents critères : les thèmes abordés, les objectifs éditoriaux, l’utilisabilité, le seo (référencement naturel), etc. De cette manière, toute personne amenée à publier peut se baser sur un document de référence. Une “tablette de la loi” éditoriale qui est à mettre en parallèle du cahier des charges “technique” de tout site web.
Quel contenu pour la charte éditoriale ?
Un grand nombre de critères entrent en compte dans la création / rédaction d’une charte éditoriale. Certaines règles sont génériques et se retrouvent dans toute charte, quel que soit l’auteur. Mais il existe, comme pour la plupart des plateformes stratégiques (recos d’agence, copy strategy, brief créatif, brief client, cahier des charges… charte éditoriale), des variantes. Je vais donc me permettre de citer quelques experts éditoriaux.
La charte éditoriale doit notamment regrouper :
• Une introduction sous forme de présentation de la ligne éditoriale, ce qui sous-entend le positionnement éditorial (l’orientation) du support, sur le fond (valeurs, messages…) comme sur la forme (ton, style, niveau de langage…), mais aussi sa ou ses mission(s) ;
• La définition claire et concise des cibles du support ;
• Le rappel des profils des éditeurs et éventuellement des contributeurs, avec leurs niveaux de responsabilité éditoriale ;
• Une partie sur les responsabilités juridiques et déontologiques de la publication de contenu, à adapter encore une fois en fonction du support (ex. : site internet vs extranet) ;
• Le détail de l’architecture de l’information pour chaque page : division des modules, squelette décomposé des contenus multimédias et contraintes ergonomiques !
• “Les principales sources de contenu et la manière dont elles doivent être distinguées (contenu communautaire, contenu rédigé par des experts, contenu rédigé par l’équipe, accroches marketing, discours corporate)” – selon Eve-Jardel Demange.
• Le calendrier de publication selon les rubriques du support : sur le site de Salon Créer en 2007, 4 à 5 posts d’actualité par semaine avaient été fixés, tous les vendredis.
• Un topo sur les techniques de rédaction, et je me répète, en s’adaptant au support concerné ; ce sont par exemple des règles favorisant l’accessibilité et le référencement naturel.
J’ajouterais quant à moi plusieurs liens pour approfondir la maîtrise des différents modes d’écriture, et pour être plus interactif, pourquoi pas un vidéocast de e-learning ?
D’autres points peuvent compléter cette liste. Je vous invite à les partager avec nous si vous en voyez d’autres.