Ou plutôt, évolue, change, communiqué de presse, pour t’adapter aux nouveaux usages. C’est le message que lancent depuis plusieurs mois Tom Foremski (journaliste / blogueur sur Silicon Valley Watcher) et les experts en relations publiques interactives de Shift Communications. Je ne suis pas un spécialiste des relations presse, mais étant donné qu’il arrive à un concepteur-rédacteur de rédiger des communiqués ou des dossiers de presse (CP et DP, “press release” en anglais), je trouve la prise de position intéressante.
On impose toujours aux rédacteurs un schéma “traditionnel” de construction pour les communiqués de presse. Vous le connaissez certainement déjà :
• Header ou logo;
• Titre du communiqué;
• Date, lieu + Chapô;
• Bodycopy sur le principe de la pyramide inversée, répondant aux 5W (Who, What , Where, When, Why), le tout pour un contenu aéré, intertitré et partiellement illustré, ne dépassant pas 2 pages pour une police 12;
• Présentation finale de l’entreprise communicante;
• Contact etc etc.
Si vous avez un ajout à faire sur ce modèle canonique, n’hésitez pas.
L’angle au journaliste, les données brutes au relationniste
Ce que proposent Tom foremski et l’agence Shift Communications, c’est tout bonnement de revoir la structure connue des communiqués de presse pour les rendre plus pertinents aux yeux des journalistes et blogueurs. Tom Foremski, pour appuyer sa proposition, rappelle que dans la plupart des cas, “The spin or angle is set by the journalist in the first couple of paragraphs. Much of the rest of the news story is factual: what the CEO said, when the company was founded, where it is based, the stock price, the specs of a product, the price, etc, etc, etc.”
De ce constat sur lequel on ne pourra pas trop le contrarier, Tom Foremski explique que le journaliste devrait pouvoir se pencher prioritairement sur l’angle de son article, et utiliser les données brutes sans avoir à les retravailler : “There is no need for journalists to rewrite this stuff, as they currently do and then for production staff to copy-edit and to put in a whole bunch of links into the copy, etc. It is wasted effort because it duplicates work already done. The journalists should focus on their angle on the story then assemble the news story from the tagged sections of the press release package.”
Autrement dit, adieu au message promotionnel presque déguisé et priorité à l’objectivité la plus totale. Un peu aseptisé comme vision des relations publiques. Difficile en tout cas pour un publicitaire de passer à l’étape “objectivité absolue” !
Un schéma revu et corrigé pour le communiqué
Bref, le blogueur de Silicon Valley Watcher offre sa vision d’un communiqué revu et corrigé pour des relations publiques modernisées :
• Décomposer la structure habituellement rédigée en “sections” taguées (fait principal, chiffres, citations, société, portraits, liens, etc.)
• Présenter rapidement les faits, sans orienter le message,
• Proposer des sections dédiées notamment aux citations de clients ou d ’experts,
• Offrir une partie “hypertextuelle”.
La composition de ce communiqué de presse serait donc plus modulaire, proche de l’édition Web. L’agence Shift Communications, quant à elle, pousse le concept encore plus loin pour se plier aux exigences du multimédia : ajout de liens pour téléchargements, tags de social bookmarking, contact email immédiat, etc…
« The “Social Media Press Release” merely facilitates their research by using the latest tools (social bookmarking, RSS, etc.) to provide background data, context and on-going updates to clients ». The “Social Media Press Release” is also distinctive for tying together various multimedia elements in one place, enabling the journalist to view and/or “re-mix” media elements.”
Ces propositions, comme le signale Pierre Bouchard, poussent à la réflexion, même si elles brisent radicalement la conception des relations publiques. Il n’empêche que je serais bien tenté de tester ce modèle de communiqué dans une prochaine campagne de relations publiques, en parallèle d’un modèle traditionnel. Histoire de tirer des conclusions des différents retours en presse et sur la blogosphère.
Merci à Pierre Bouchard pour l’information.