Mise à jour 28/12/2011 : le très bien informé site All Things D évoque un contrat de près d’un milliard de dollars pour 3ans, soit un montant 2,7 fois supérieur à l’accord initial. L’entrée dans la danse des négociations de Yahoo et Microsoft aurait fait monter les enchères.
Un feuilleton qui dure depuis plusieurs semaines vient d’ s’achever. La fondation Mozilla, éditrice du navigateur Firefox, est parvenue à un accord avec Google pour renouveler la présence d’une barre de recherche du géant américain par défaut sur la partie supérieure droite du navigateur. L’accord, dont le montant n’a pas été révélé, porte sur une durée de 3 ans.
A titre de comparaison, sur l’année 2010, 84% du chiffre d’affaires de la fondation Mozilla était inhérent à ce contrat. Le chiffre d’affaires de la fondation Mozilla étant de 123 millions de dollars, ce contrat a donc directement rapporté 103 millions de dollars pour la seule année 2010.
Le premier accord du genre avait été contracté en 2008, mais bien des choses ont changées entre temps, car Google est entré sur le marché des navigateurs, et Chrome représente désormais plus de 20% de part de marché. Cet accord, qui porte tout de même sur des montants de plusieurs dizaines de millions de dollars, revient à dire que Google entretient financièrement son plus gros concurrent.
Les choses ne sont toutefois pas si simples qu’elles peuvent y paraitre. En effet, certains pourraient penser que le geste de Google est surprenant, et que le géant américain aurait tout intérêt à mettre un terme à ce contrat pour tuer son concurrent. La question est en fait bien plus complexe que cela, pour de multiples raisons.
Les concurrents sont en embuscade
En effet, si Google en venait à ne pas renouveler cet accord, il y a fort à parier que des concurrents comme Bing seraient prêts à payer le prix fort pour être présent par défaut sur Firefox. Un tel accord serait certainement de nature à redistribuer les cartes sur le marché de la recherche, et Google ne veut cela à aucun prix.
Business is business
Au delà du geste qui relève quasiment de la philanthropie au premier abord, Google ne fait certainement pas un chèque de plusieurs dizaines de millions de dollars pour défendre les belles idées du logiciel libre. Le volume de recherches envoyées par le navigateur Firefox est important et représente une manne considérable. En effet, il n’y a qu’à constater le CPM de programmes tels que « Google AdSense pour les recherches » côté éditeur pour comprendre le potentiel d’une barre de recherche dans Firefox. On peut donc considérer que Google fait un simple investissement d’acquisition de recherches.
Question d’image
Si Google arrêtait unilatéralement ce partenariat, son image en prendrait certainement un coup, et le géant américain serait largement montré du doigt. Google, qui est souvent amené à s’expliquer sur ses activités devant la commission européenne ou le sénat américain ces derniers temps ne souhaite certainement pas que son nom soit évoqué dans une énième affaire d’abus de position dominante.
Rendez-vous dans 3 ans pour un nouvel épisode du feuilleton…