Vous connaissez le bolo-bolo ? Si vous bossez dans la création publicitaire, vous êtes en terrain connu. Pour les autres, il s’agit du nom que l’on donne au contenu destiné à remplir les “blancs” d’une maquette. Généralement, le bolo-bolo est du latin. Ben oui, le “Lorem ipsum dolor” ! Mais le bolo-bolo peut se cacher n’importe où, en bon français, mais toujours sans la moindre utilité – ah si, remplir les blancs. Quand on est concepteur-rédacteur, ou que l’on est régulièrement amené à rédiger des contenus commerciaux, le bolo-bolo est une épreuve éprouvante.
Le bolo-bolo est une sorte de langue de bois publicitaire qui sert le plus souvent à enrichir une information inexistante. A parler de rien, quoi. On pourrait parler de charabia commercial ou de “gobbledygook“, pour les anglicistes. Exemple repéré dans une plaquette benchmarkée dernièrement (je n’ai pas mentionné la marque par lâcheté, désolé) :
“Face à la diversité des problèmes posés, X répond avec souplesse, rapidité et professionnalisme et peut proposer des solutions adaptées à chaque demande, à chaque besoin, à chaque budget. En effet, les multiples spécialités de X, qui peuvent aussi bien être dissociées qu’associées, rendent possible le traitement de tout type de projet, du plus petit au plus volumineux, du plus classique au plus sophistiqué.”
Le meilleurs bolo-bolo ?
Ça mérite un “Award du bolo-bolo” ça, non ? On voit bien que le rédacteur n’avait rien à dire et qu’il fallait qu’il le fasse en 500 signes. Un air de déjà-vu ? Voilà ce qui aurait pu être pondu pour être plus clair et plus concis : “Notre force de production et la réactivité de notre logistique sont deux atouts en faveur de vos supports. Numériques ou analogiques, peu importe. X a les moyens de répondre à vos impératifs avec la souplesse exigée.”
D’accord, ça reste du bolo-bolo publicitaire mais c’est moins flagrant. Plus vicieux. Vous pouvez bien sûr critiquer ma version et proposer la vôtre si ça vous tente. Mais alors quelle est la recette du bolo-bolo publicitaire réussi ?
• Des phrases de plus de 25 mots avec plein de virgules,
• Des adverbes, des adjectifs et des compléments à revendre,
• Des termes hypra-valorisants et tendances, beaucoup-beaucoup,
• Des énumérations selon un schéma ternaire,
• Des mots de liaisons pompeux,
• Un arrière-goût de rien du tout.