Avant propos
Après l’annonce du lancement de Bing en France lors du SEO Campus 2011, j’ai décidé de me fixer un petit défi : n’utiliser que Bing pendant deux semaines. Les petites phrases telles que « le débat de la pertinence est un débat du passé » lâchées ici ou là par Microsoft m’ont donnée envie de me faire mon propre avis, car comme beaucoup de monde, je ne crois que ce que je vois. C’est donc 11 mois après le lancement de Bing en France que je prends le temps de partager mon expérience.
Point de départ
Le lancement de Bing part d’une bonne volonté : concurrencer la position hégémonique de Google sur le marché de la recherche avec un produit à la hauteur, et essayer de grappiller des parts à Google sur le juteux marché de la publicité qui y est associé. Côté communication, Microsoft insiste sur le fait qu’il joue désormais à armes égales avec Google.
Expérience utilisateur
Ergonomie
Le point d’entrée de Bing se veut différent de ce qui se fait ailleurs, et Microsoft a fait le choix de placer son encart de recherche au cœur d’une photo qui change tous les jours. Ces photos sont souvent de sublimes clichés de nature ou de monuments. Tellement sublimes que Google n’a d’ailleurs pas tardé à proposer une fonctionnalité similaire.
Les pages de résultats de recherche sont quant à elles une copie conforme de ce qui se fait ailleurs, avec quelques « goodies » comme les encadrés Bing, qui sont l’équivalent de la recherche universelle sur Google. Seule différence, ces encadrés sont le fruit de partenariats avec des fournisseurs de contenus (GIE ePresse pour l’actualité, PageJaunes pour le contenu local, etc.), ce qui tendra à rendre certains résultats très partiels.
Vitesse
Passé l’effet « wahou », la première chose qui crève les yeux, c’est la vitesse. Si cela n’est pas toujours flagrant pour le quidam, en usage intensif « agence web » il n’y a pas photo, Bing est à l’usage beaucoup moins rapide que Google.
La question de la pertinence de Bing
Point central si l’en est, la pertinence des résultats n’est pas toujours au rendez-vous. Si Bing vous redirigera sans encombre sur le site d’une marque ou d’un lieu touristique pour toute recherche associée, dès que les requêtes deviennent plus spécifiques, les résultats sont nettement moins convaincants. Il s’agit là d’un point bloquant pour ceux qui sont amenés à utiliser un moteur pour effectuer des recherches précises sur des secteurs de niche. Plus les recherches sont spécifiques, moins les résultats sont nombreux. Il est donc important que le moteur renvoie le bon résultat à l’utilisateur, ce que Bing ne parvient pas toujours à faire.
Tout ces petits plus qui manquent
Là où le bât blesse véritablement, c’est pour toutes ces fonctionnalités qui sont devenues naturelles au fil du temps qui sont absentes de Bing.
- C’est très pratique de pouvoir filtrer les recherches dans le temps. Lorsque l’on fait une recherche, on est souvent content de pouvoir limiter les résultats à la dernière année, le dernier mois ou la dernière semaine. C’est impossible sur Bing.
- Impossible aussi de spécifier le support sur lequel on souhaite effectuer la recherche. Il est parfois bien pratique de pouvoir limiter une recherche à des blogs ou des forums.
- Une autre fonctionnalité dont je me sers sans cesse et qui est absente de Bing sont les « Sites similaires ». Cette fonctionnalité est idéale pour trouver des sites intéressants, les concurrents d’un client ou bien trouver rapidement les acteurs d’un même marché.
Verdict
Tous les petits plus énoncés ci-dessus couplés au manque de pertinence des résultats m’ont naturellement fait retourner sur Google au bout de 15 jours. Cette incapacité à convaincre les utilisateurs par la qualité du produit explique certainement la stratégie de Microsoft qui consiste à imposer son moteur à l’utilisateur par la signature de partenariats de grande envergure. Les partenariats signés avec RIM, Nokia ou Yahoo! sont autant d’exemples.