L’affaire Copiepresse : quand une partie de la presse belge disparait de Google

Équipe en réunion de bureau discutant de l'impact de l'affaire Copiepresse sur la presse belge de Google.

MAJ du 19/07/2011 : Google vient de réintégrer les sites représentés par Copiepresse dans son moteur de recherche.

Les faits

Coup de tonnerre sur l’internet belge vendredi 15 juillet : une belle partie des sites internet de presse francophone belge disparaît purement et simplement de Google. Les sites éditeurs touchés on en fait tous un point commun, leur droits d’auteurs sont gérés par la même société : Copiepresse.

Or, Copiepresse est en contentieux avec Google depuis 2006. Le litige porte sur l’utilisation faite du contenu des sites éditeurs représentés par Copiepresse dans le cadre du service Google Actualités. Copiepresse reproche à Google de mettre les contenus de ses clients à disposition des internautes sans aucune contrepartie. Il est également reproché à la société de Mountain View de stocker l’intégralité des contenus des sites représentés par Copiepresse sur ses serveurs.

Google a donc fait une lecture très jusqu’au boutiste du jugement rendu en appel, jugement dans lequel il est fait mention d’une astreinte de 25.000$ par infraction constatée. Google invoque cette astreinte comme principale raison de la désindexation des sites de presse représentés par Copiepresse, alors que la société de gestion de droit d’auteurs indique dans le même temps que seul un retrait de Google Actualités était exigé.

Les enseignements à tirer

1. Google fait la pluie et le beau temps sur Internet. Rien de bien nouveau jusqu’ici, mais cet incident permet de le constater par les faits. On s’éloigne de plus de plus de la société « cool » du début des années 2000. On se rapproche davantage vers une structure classique, structure dans laquelle les commerciaux AdWords sont le pilier de l’activité.

2. Cette actualité polémique en rappelle d’autres, comme les récents échos sur l’activité de Groupon, là aussi très « cool » en apparence, mais bien moins glorieuse dans les faits (cf. l’avis de Jacques-Antoine Granjon sur Groupon ou encore l’affaire Sylvie Pastur).

3. Les torts sont toutefois certainement partagés. D’après un représentant de lesoir.be, Google et Copiepresse étaient en négociations depuis un moment sur ce litige. Cet incident sonne apparemment la fin des négociations.

A la décharge de Google, les sociétés comme Copiepresse n’ont pas nécessairement toujours raison et sont à l’origine de bien des déconvenues pour les internautes. Un titre grisé sur Spotify ou Deezer, une vidéo indisponible dans votre zone géographique sur Youtube ou encore un livre numérique impossible à acheter sur Amazon Kinde depuis la France ? Tous ces problèmes sont souvent liés à des sociétés de gestion de droits d’auteurs qui rendent l’internet un peu plus pénible pour l’utilisateur.

4. Cet incident ainsi que la tant attendue arrivée de Google Panda sont deux éléments qui doivent faire réfléchir ceux dont une grande partie du trafic dépend de Google. Par les temps qui courent, il convient de se poser les bonnes questions et de remédier dans la mesure du possible à une éventuelle Google dépendance.

Le mot de la fin

Il ne fait que peu de doute que les sites représentés par Copiepresse finiront par réintégrer Google, reste juste à voir quand et comment. Cet incident fera toutefois certainement figure de cas d’école tant ses retombées sont importantes. Nous parlons en effet dans l’affaire Copiepresse de sites de presse qui comptabilisent pour certains des centaines de milliers de visiteurs uniques quotidiens.

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